Ce que le salaire minimum vital est...
Le salaire minimum vital correspond à la rémunération reçue pour une semaine de travail standard réalisé par un travailleur, dans un lieu donné. Cette rémunération doit être suffisante pour assurer un niveau de vie décent au travailleur et à sa famille.
Les éléments d’un niveau de vie décent comprennent la nourriture, l’eau, le logement, l’éducation, les soins de santé, le transport, l’habillement et d’autres besoins essentiels, y compris la prévoyance des événements imprévus.
En payant un salaire décent, c’est-à-dire en fournissant aux personnes les ressources nécessaires pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, les entreprises transforment les schémas d’exclusion en facteur d’autonomisation.
Ce schéma est extrait de la fiche explicative sur le salaire minimum vital disponible dans la boîte à outils de la plateforme B Corp Booster.
... et n'est pas !
Ce n’est pas un salaire minimum légal (le SMIC en France par exemple).
Ils semblent être similaires dans l’intention mais, en pratique, ils sont différents. Le salaire minimum légal est très souvent soumis à des processus politiques donnant lieu à négociations entre les différents partis et représentants des travailleurs et employeurs (des syndicats notamment).
Le salaire minimum vital, quant à lui, est étudié par des organisations spécialisées qui ne sont pas soumises à des enjeux et processus politiques.
Comment savoir si mes employé.e.s reçoivent un salaire minimum vital ?
Savoir combien une entreprise doit payer ses salariés de façon juste et équitable est une question essentielle, et ce d’autant plus quand elle opère dans plusieurs pays ou même différentes régions (le pouvoir d’achat n’étant pas uniforme sur la plupart des territoires nationaux).
Il s’agit généralement d’organisations de la société civile ou des ONG qui effectuent ce calcul et déterminent un salaire minimum vital/de subsistance de référence pour un endroit donné, à un moment particulier. Ce montant est national mais peut aussi varier localement au sein d’un même pays : il peut par exemple exister une différence non négligeable entre une zone rurale ou une zone urbaine, entre la capitale du pays et le reste du pays.
Il y a maintenant un grand nombre de fournisseurs d’études sur le salaire minimum vital. Cette diversité d’études engendre quelques confusions car on se retrouve avec plusieurs options de salaire minimum vital pour un même pays.
B Lab, l’ONG derrière la certification B Corp™, encourage l’utilisation de l’outil gratuit développé par WageIndicator Foundation pour prouver les réponses sur le sujet dans la section Collaborateurs de son outil d’évaluation d’impact.
L’outil de la WageIndicator Foundation permet de connaître par pays/régions si le salaire minimum légal (Minimum Wage) est supérieur au minimum vital (Living Wage).
Dans certains cas, il est indiqué que le Minimum Wage est supérieur au Living Wage dans le tableau mais il faut être attentif aux précisions en cliquant sur le carré bleu. Il peut être précisé que le MW > LW uniquement dans certaines régions du pays, ce qui veut dire qu’en fonction d’où est située votre entreprise vous allez pouvoir répondre positivement ou non aux questions sur le Living Wage. C’est notamment le cas de la Suisse que nous détaillons en fin d’article.
Aperçu de l’outil développé par WageIndicator Foundation
Le cas de la France et du Bénélux
Dans les pays francophones de l’UE (France, Belgique et Luxembourg), les données de l’outil de WageIndicator Foundation nous permettent de dire que le minimum wage est au-dessus du living wage.
Ces données ont permis de confirmer que le salaire minimum légal (autrement dit le SMIC) en France est (actuellement) supérieur au salaire minimum vital.
Depuis fin 2023, les entreprises avec des effectifs en France, Belgique et au Luxembourg peuvent donc obtenir 100% des points aux questions relatives au salaire de subsistance en justifiant simplement de payer le salaire minimum légal en vigueur dans ces pays.
Le cas de la Suisse
Comme précédemment expliqué, le montant du salaire de subsistance/minimum vital peut être national (c’est le cas de la France) mais il peut aussi varier localement au sein d’un même pays : c’est le cas de la Suisse où il y a une différence entre cantons, certains ayant défini un salaire minimum légal (Genève, Neuchâtel, Jura ou Tessin par exemple) et d’autres non (par exemple Vaud et Zurich).
C’est pourquoi les données de l’outil de de WageIndicator Foundation indiquent que le salaire minimum est supérieur au salaire de subsistance uniquement dans certains cantons.
Pour savoir si vous payez vos collaborateurs au-dessus du salaire de subsistance/minimum vital dans chaque canton, vous pouvez consulter cette page du site de la WageIndicator Foundation. Vous serez alors invité à créer un compte personnel pour accéder aux informations par canton gratuitement.
Pour consulter l’ensemble des données par canton, abonnez-vous à notre plateforme B Corp Booster !
Une question incontournable à partir de 2025
B Lab a annoncé un changement des standards du référentiel B Corp™ à partir de l’année prochaine : les exigences pour devenir une entreprise certifiée vont évoluer (on vous explique pourquoi dans cet article).
Et parmi les sujets incontournables, payer ses collaborateurs un salaire de subsistance passe de pratique valorisée par des points à une condition pour se certifier. Alors autant s’en préoccuper dès à présent, surtout si votre entreprise opère dans des pays où le salaire minimum vital est au-dessus du salaire minimum légal, donc où la question est à explorer.